Analyse de l’impact des activités épileptiques sur la mémoire durant le sommeil dans la maladie d’Alzheimer
Le Dr. Lionel Dahan obtient une subvention transfrontalière de 200.000 €
RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE DU DR. DAHAN
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent avoir des activités épileptiques pendant leur sommeil. Bien qu’elles ne causent pas de symptômes visibles, ces activités peuvent accélérer la progression de la maladie. Les mécanismes sous-jacents à ces activités restent mal compris, et ces phénomènes sont également difficiles à détecter. En analysant en détail des données provenant d’enregistrements de l’activité électrique du cerveau et d’imagerie par IRM, le Dr. Dahan, accompagné de sa collègue néerlandaise Dr. Genzel, souhaitent proposer de nouvelles méthodes pour améliorer la détection de ces activités épileptiques chez les patients, dans le but d’élaborer des traitements plus efficaces. Par ailleurs, ils cherchent à établir un lien entre ces activités épileptiques et le processus de stockage de la mémoire pendant le sommeil. Enfin, l’équipe du Dr. Dahan va également évaluer l’impact d’un antidépresseur sur ces activités anormales et sur les performances de mémoire.
« Je remercie chaleureusement les donateurs pour leurs actions, grâce auxquelles la Fondation Vaincre Alzheimer a pu nous accorder une subvention indispensable à la poursuite de nos recherches sur cette maladie. Je tiens tout particulièrement à les remercier de permettre à une jeune chercheuse exceptionnelle, Anna Szabo, de poursuivre son travail sur l’épilepsie dans la maladie d’Alzheimer en tant que post-doctorante responsable de cette collaboration internationale. Par leur soutien, ils contribuent non seulement à l’avancement de la science, mais aussi à la formation des nouvelles générations de chercheuses et chercheurs, qui continueront à faire progresser ce domaine essentiel dans les décennies à venir. Nous nous efforcerons d’être dignes de la confiance qu’ils nous ont accordée. »
Dr. Lionel DAHAN
Laboratoire :
Université Toulouse III – Paul Sabatier – Toulouse
Type de subvention :
Projet transfrontalier avec les Pays Bas (Dr. Lisa Genzel)
Montant de la subvention :
200 000 €
L’interview du Dr. Lionel DAHAN
Fondation Vaincre Alzheimer : Avez-vous un lien personnel avec la maladie ?
Dr. Lionel Dahan : « Non, pas particulièrement. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Pourquoi avez-vous choisi d’axer vos recherches sur cette maladie neurocognitive ?
Dr. Lionel Dahan : « J’étudie les bases neurobiologiques de la mémoire et m’intéresse de près au rôle du sommeil. Pour cela j’utilise, entre autres techniques, des enregistrements de l’activité cérébrale. Pour cette raison, des collègues m’ont demandé d’évaluer si leurs souris modèles de la maladie Alzheimer présentaient de l’épilepsie. J’ai montré que c’était bien le cas et j’ai de surcroit découvert que cette épilepsie avait lieu pendant le sommeil paradoxal. Cela était totalement inexplicable, ce qui a suffi à éveiller ma curiosité. Depuis, j’étudie cette épilepsie chez la souris et chez les patients, avec l’aide de collègues neurologues. C’est donc une conjonction de hasard, d’amitiés et de curiosité intellectuelle qui m’ont amené à travailler sur cette maladie. »
Fondation Vaincre Alzheimer : En quoi votre projet est-il prometteur ?
Dr. Lionel Dahan : « Si nous démontrons que l’épilepsie perturbe les oscillations cérébrales pendant le sommeil et que ces perturbations participent aux déficits cognitifs, cela améliorera notre connaissance de la maladie. Cela permettrait ensuite d’imaginer des traitements pour réduire cette épilepsie pendant le sommeil. Mais cela nécessitera une autre étude vérifiant qu’il en va de même chez les patients. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Comment notre subvention va-t-elle vous aider ?
Dr. Lionel Dahan : « Cette subvention va nous permettre de produire et d’héberger des souris modèles de la maladie d’Alzheimer, d’acheter les électrodes intracérébrales et de payer le salaire d’une ingénieure et d’une post-doctorante. Sans cette subvention, nous ne pourrions tout simplement pas mener à bien ce projet et nous n’aurions pas pu nouer un partenariat avec le laboratoire de Lisa Genzel qui développe en Hollande les outils d’analyse des EEG qui nous font défaut. »