L’imagerie rétinienne : un biomarqueur peu coûteux et modulable pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer
Les Prof. Séverine Sabia et Martijn Brouwers obtiennent une subvention Vaincre Alzheimer de 200.000 €
RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE DU PROF. SABIA ET DU PROF. MARTIJN BROUWERS
Le projet du Prof. Sabia et du Prof. Brouwers vise à étudier une combinaison de mesures des nerfs et des petits vaisseaux sanguins de la rétine. En effet, l’œil est considéré comme une fenêtre sur le cerveau. Des études ont d’ailleurs montré que la dégénérescence des neurones et des vaisseaux sanguins de la rétine est impliquée dans les processus sous-jacents des troubles cognitifs.
Ce projet s’appuiera sur les données de 1100 patients d’un Centre Mémoire français et de 3000 participants cognitivement sains, issus d’une cohorte de population générale néerlandaise.
À terme, les mesures de la rétine pourraient être un outil essentiel pour améliorer le diagnostic précoce des maladies neurocognitives telles que la maladie d’Alzheimer.
« Nous souhaitons remercier chaleureusement les donateurs de la Fondation. Leurs dons rendent la recherche possible et les avancées qui en résultent. »
Prof. Séverine Sabia
Un projet en collaboration avec le Prof. Martijn Brouwers
Laboratoires :
Centre de Recherche en Épidémiologie et Statistiques (CRESS) – Paris
Université de Maastricht, Département d’endocrinologie et des maladies métaboliques – Maastricht, Pays-Bas
Type de subvention :
Subvention Transfrontalière avec les Pays-Bas
Montant de la subvention :
200.000 €
L’interview du Prof. Séverine Sabia
Fondation Vaincre Alzheimer : Avez-vous un lien personnel avec la maladie ?
Prof. Séverine Sabia : « Comme beaucoup de personnes en France et dans le monde, plusieurs membres de ma famille, mes grands-mères, ont souffert de la maladie d’Alzheimer. J’ai pu réaliser l’impact de la maladie pour la personne qui en souffre et ses proches. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Pourquoi avez-vous choisi d’axer vos recherches sur cette maladie neurocognitive ?
Prof. Séverine Sabia : « Dans la pratique clinique actuelle, des méthodes coûteuses et invasives sont utilisées pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer et autres démences associées. Par exemple, les scanners cérébraux, réalisés à l’aide d’appareils d’imagerie par résonance magnétique, sont coûteux et le prélèvement de liquide dans le canal rachidien par ponction lombaire est invasif. Ces mesures sont par ailleurs conduites dans des cliniques spécialisées et il est possible que des personnes ayant une démence mais ne se rendant pas dans ces cliniques restent non-diagnostiquées et par la même ne se voient pas proposer les soins nécessaires. Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes souffrant d’une démence ne cesse d’augmenter. Il est donc important de développer de nouvelles méthodes, peu coûteuses, faciles à implémenter, pour faciliter le diagnostic de la démence en soin primaire. »
Fondation Vaincre Alzheimer : En quoi votre projet est-il prometteur ?
Prof. Séverine Sabia : « Ce projet part de l’hypothèse que l’œil est une fenêtre sur le cerveau et pourrait être un biomarqueur de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. En effet, les cellules nerveuses et les petits vaisseaux sanguins de la rétine sont très semblables aux cellules nerveuses et aux petits vaisseaux sanguins du cerveau. Des études suggèrent d’ailleurs que chez l’homme la rétine est affectée dans les processus qui sous-tendent la maladie d’Alzheimer. Notre projet vise donc à déterminer une combinaison des mesures rétiniennes des nerfs et des vaisseaux sanguins qui pourraient faciliter le dépistage de cas potentiels de maladies d’Alzheimer et maladies apparentées en soin primaire. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Comment notre subvention va-t-elle vous aider ?
Prof. Séverine Sabia : « La subvention de la part de la Fondation va permettre d’employer une orthoptiste qui va mener les examens de rétine auprès des patients de la cohorte CIRCAME-EYE. Les photographies de la rétine seront ensuite comparées à celles de personnes issues de la population générale pour évaluer les différences. »