Cognition sociale et affective : pourquoi l’étudier et quelle est son implication dans les maladies neurodégénératives ? Un projet du Dr. Maxime Bertoux
Le Dr Bertoux obtient une subvention Vaincre Alzheimer de 106 183 €
RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE DU DR. MAXIME BERTOUX
Les interactions sociales sont orchestrées par la « cognition sociale ». En effet, il s’agit d’un ensemble de mécanismes intellectuels et affectifs dont les dysfonctions ont été observées dans les maladies d’Alzheimer et apparentées. La compréhension de ces mécanismes est aujourd’hui encore très limitée. Le projet du Dr. Bertoux vise donc à mieux les identifier et les décrire. Mémoire sociale, confiance, empathie, émotions, seront de ce fait étudiés sur le plan cognitif et anatomique. Cela permettra notamment de comprendre l’impact de leurs troubles sur la vie quotidienne des patients.
« Je suis très reconnaissant envers la Fondation Vaincre Alzheimer et ses donateurs. En effet, leurs dons permettent de faire avancer la recherche dans les maladies neurodégénératives, un sujet qui nous concerne toutes et tous à un moment ou à un autre de nos vies. Je les remercie donc grandement. »
Dr. Maxime Bertoux
Laboratoire :
Inserm – Lille Neurosciences & Cognition – Lille
Type de subvention :
Allocation Doctorale
Montant de la subvention :
106 183 €
Dates du projet :
3 janvier 2023 au 2 janvier 2026 (3 ans)
L’interview du Dr Maxime Bertoux
Fondation Vaincre Alzheimer : Pourquoi avez-vous choisi d’axer vos recherches sur les maladies neuro-évolutives ?
Dr Maxime Bertoux : « Je me suis intéressé aux dégénérescences fronto-temporales (DLFT) et à la maladie d’Alzheimer, parce qu’en étudiant les troubles engendrés par ces maladies je comprends comment marche l’intelligence humaine, ce qu’on nomme « cognition ». Par exemple, dans les DLFT, on observe une dissociation forte en début de maladie. Par ailleurs, les proches rapportent de nombreux troubles du comportement (manque d’empathie, d’intérêt, de retenue…). Cependant, les évaluations médicales ou psychologiques peuvent être normales. Cette dissociation est la preuve que nos évaluations ne sont pas complètes, et qu’elles sont donc imparfaites. En effet, nous passons encore à côté de symptômes. Ces symptômes sont essentiels parce qu’ils sont encore plus bouleversants que des difficultés de mémoire ou d’attention. Axer mes recherches sur les DLFT me permet donc de mieux comprendre les parties incomprises de l’intelligence ou de la cognition. Notamment dans leurs aspects sociaux et émotionnels (empathie, compréhension des émotions, etc.), tout comme étudier la Maladie d’Alzheimer me permet de mieux comprendre comment marche la mémoire. »
Fondation Vaincre Alzheimer : En quoi votre projet est-il prometteur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer ?
Dr Maxime Bertoux : « Je pense que mon projet est prometteur en ce qu’il apportera, à terme, deux choses essentielles. D’une part, une meilleure compréhension du fonctionnement de la cognition, puisque je m’intéresse à des aspects qui ont été historiquement négligés : l’adaptation sociale, l’empathie, le vivre ensemble. D’autre part, mon projet apportera de nouveaux outils d’évaluations qui seront importants pour le diagnostic précoce, mais aussi pour le suivi, et pour juger de l’efficacité des traitements qui arrivent. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Comment notre subvention va-t-elle vous aider ?
Dr Maxime Bertoux : « Je suis fonctionnaire d’état. Mon salaire est donc financé par l’état français. Mes recherches, quant à elles, ne sont pas fiancées par des subventions publiques. Elle doivent donc être financées autrement. M’appuyer sur les fondations spécialisées est important pour moi. En effet, sans ces financements, je ne pourrais pas recruter de personnels ou financer des IRM ou des explorations de recherche. »