Où en est la recherche sur la maladie d’Alzheimer ?
Recherche Alzheimer : démultiplication des pistes de recherche pour trouver des molécules plus efficaces
Face à l’absence totale de traitement curatif de la maladie d’Alzheimer, les pistes de recherche se multiplient. En effet, l’objectif est de trouver de nouvelles molécules plus efficaces.
Ces dernières années, les chercheurs ont ainsi beaucoup progressé dans la compréhension des mécanismes moléculaires qui amènent au développement de la maladie d’Alzheimer. Les pistes de recherche en cours de développement sont donc nombreuses.
Ainsi, plusieurs pistes ont pour but d’empêcher la formation des lésions cérébrales :
- en ciblant la pathologie liée à la protéine Aβ qui est le constituant majeur de la lésion cérébrale appelée plaque amyloïde.
- en se concentrant sur la pathologie liée à la protéine tau, constituant majeur de la lésion cérébrale appelée dégénérescence neurofibrillaire.
Il existe également de nombreuses approches permettant d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. En effet, elles jouent un rôle important dans les mécanismes moléculaires sous-jacents de la maladie d’Alzheimer.
Plusieurs pistes de recherche consistent donc à lutter contre les processus biologiques associés à la formation des lésions cérébrales :
- la neurodégénérescence,
- la neuro-inflammation,
- le stress oxydant,
- la perte de la neurotransmission et
- le dérèglement des fonctions métaboliques et vasculaires.
Par ailleurs, d’autres recherches portent sur l’impact des facteurs génétiques et environnementaux dans la survenue de la maladie d’Alzheimer.
L’ensemble de ces pistes de recherche peuvent être développées sur des modèles cellulaires, expérimentaux et/ou sur des échantillons de tissu cérébral humain.
Les grandes avancées de la recherche Alzheimer
Depuis sa création en 2005, la Fondation Vaincre Alzheimer a participé à de nombreuses grandes avancées de la recherche médicale sur la maladie d’Alzheimer. Elle a ainsi pu contribuer au développement de nouvelles pistes de recherche.
Dr Jean-Charles Lambert
Identification de
nouveaux facteurs
de risque génétique
Dr Fabien Gosselet
Mise en évidence de l’hypercholestérolémie comme facteur de risque
Dr Cécilia Samieri
Découverte des oméga-3 comme source nutritionnelle pour prévenir la maladie
Dr Sylvie Claeysen
Découverte du donécopride, molécule anti-amnésique et neuroprotecteur puissant
Dr Laure Verret
Étudier l’effet de la stimulation lumineuse pour restaurer les souvenirs
Dr Hélène Marie
Découverte de
nouvelles protéines
neurotoxiques puissantes
Dr Khrestchatisky & Rivera
Identification de MT5-MMP,
nouvelle cible thérapeutique
prometteuse
Dr Devrim Kilinc
Facteur de risque génétique Pyk2 et mauvaise communication entre les neurones
Dr David Blum
Effet protecteur bénéfique pour la mémoire d’une molécule homologue de la caféine
Dr Marc Dhenain
Identification des formes toxiques de dépôts amyloïdes qui se propagent dans le cerveau
Avancées de la recherche liées à l’impact des facteurs génétiques
Dr Jean-Charles Lambert
Identification de nouveaux facteurs de risque génétique
Grâce au développement de nouvelles technologies d’analyse génétique à très grande échelle, le Dr. Jean-Charles Lambert et son équipe ont passé au crible 74 000 échantillons d’ADN de patients malades d’Alzheimer et de personnes saines. En les comparant, ils ont réussi à identifier plusieurs nouveaux facteurs de risque génétiques de la maladie d’Alzheimer.
Ces découvertes ont contribué à montrer que la maladie d’Alzheimer était une maladie multifactorielle complexe faisant cas de nombreux facteurs de risque, notamment génétiques.
Dr Fabien Gosselet
Mise en évidence de l’hypercholestérolémie comme facteur de risque
Grâce au soutien de Vaincre Alzheimer, le Dr Gosselet, chercheur à l’Université d’Artois, Lens, démontre que l’hypercholestérolémie est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer.
Cette avancée majeure permet désormais de s’attarder sur le traitement de l’hypercholestérolémie pour réduire le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer.
Avancées de la recherche liées à l’impact des facteurs environnementaux
Dr Cécilia Samieri
Découverte des oméga-3 comme source nutritionnelle pour prévenir la maladie
Le Dr Cécilia SAMIERI, chercheur à l’INSERM, Bordeaux, montre que l’EPA (un acide gras polyinsaturé oméga-3 majeur) pourrait aider à retarder, voire prévenir, la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, selon son étude, il semblerait que les oméga-3 sont une source nutritionnelle de prévention.
Avancées de la recherche liées aux protéines Bêta amyloïde et Tau et à la neurodégénérescence
Dr Sylvie Clayesen
Découverte du donécopride, molécule anti-amnésique et neuroprotecteur puissant
Financé une première fois en 2012, le soutien au projet de recherche du Dr. Claeysen a été renouvelé par la Fondation Vaincre Alzheimer en 2015. En effet, ce projet innovant et prometteur est au coeur de tous les espoirs de ce début du siècle. En collaboration avec le groupe de chimistes dirigé par Patrick Dallemagne à Caen, l’équipe du Dr Claeysen a cherché à obtenir des molécules qui agissent sur plusieurs composantes de la maladie d’Alzheimer.
Ainsi, ces chercheurs souhaitent mettre en place une intervention multi-cibles. Il s’agirait donc d’associer, dans une seule molécule, des effets qui protègeraient la mémoire et des effets qui ralentiraient la progression de la maladie d’Alzheimer. En effet, ces dernières années de nombreux candidats-médicaments contre la maladie ont échoué dans les dernières phases des essais cliniques. Or, la maladie étant complexe et multifactorielle, une des causes de ces échecs pourrait résider dans l’extrême spécificité des médicaments testés qui ne touchaient qu’une seule composante de la maladie. Par conséquent, viser une seule des causes de la maladie d’Alzheimer ne semble plus suffisant.
Pour connaître les dernières avancées de ce projet, vous pouvez consulter notre vidéo ici.
Avancées et piste de recherche liées à la protéine Bêta-amyloïde
Dr Laure Verret
Étudier l’effet de la stimulation lumineuse pour restaurer les souvenirs
Le Dr Laure Verret étudie les interneurones, qui sont des petits neurones particulièrement importants pour la mémoire. Ils viennent coordonner l’activité de plusieurs millions d’autres neurones. Dans la maladie d’Alzheimer, ces interneurones fonctionnent mal. Cela entraîne ainsi une activité cérébrale dissonante et perturbe la mémoire.
Son projet vise donc à utiliser la stimulation lumineuse afin de réactiver ces interneurones et restaurer les souvenirs. C’est la première fois qu’une équipe de recherche se penche sur ces interneurones comme cible potentielle dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.
Dr Hélène Marie
Découverte de nouvelles protéines neurotoxiques puissantes et développement de molécules innovantes protectrices
Le Dr. Hélène Marie, en collaboration avec des chercheurs allemands, a découvert une nouvelle voie moléculaire générant des protéines neurotoxiques puissantes appelées eta-amyloïde. Contrairement à la protéine bêta-amyloïde, la protéine eta-amyloïde ne s’accumule pas au cœur des plaques amyloïdes cérébrales, mais autour de celles-ci.
Ces nouvelles protéines eta-amyloïde jouent donc un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Elles constituent ainsi une nouvelle cible thérapeutique. Avec le soutien de Vaincre Alzheimer, le Dr. Hélène Marie développe actuellement de nouveaux composés chimiques, appelés « aptamères ». Ces aptamères ont pour rôle de bloquer l’action des protéines eta-amyloïde neurotoxiques. Cette approche innovante pourrait donc permettre d’enrayer la perte de communication entre les neurones et le déclin cognitif chez les personnes malades.
Dr Marc Dhenain
Identification des formes toxiques de dépôts amyloïdes qui se propagent dans le cerveau
Le Dr. Marc Dhenain travaille sur l’accumulation de la protéine bêta-amyloïde qui forme, à terme, les plaques amyloïdes présentes dans le cerveau des malades d’Alzheimer. Ces protéines bêta-amyloïde s’accumulent donc entre elles et peuvent former différentes structures en 3D. Or, chaque structure en 3D a sa propre capacité à se propager dans le cerveau.
Le projet du Dr. Marc Dhenain a donc pour but d’identifier les formes exactes de bêta-amyloïde responsables de la propagation des dépôts dans le cerveau des personnes malades d’Alzheimer. En effet, cela permettrait d’identifier spécifiquement les acteurs moléculaires à éliminer lors des futurs essais thérapeutiques. Le but est ainsi d’empêcher la propagation des plaques amyloïdes dans le cerveau.
Avancées liées à la protéine Bêta-amyloïde et nouvelle cible thérapeutique identifiée
Dr Michel Khrestchatisky & Dr Santiago Rivera
Identification de MT5-MMP, nouvelle cible thérapeutique prometteuse dans la maladie d’Alzheimer
La Fondation Vaincre Alzheimer a financé à deux reprises l’équipe du Dr Michel Khrestchatisky et du Dr Santiago Rivera. Ils ont ainsi démontré, dans des modèles expérimentaux de maladie d’Alzheimer, que le blocage de l’enzyme MT5-MMP avait des effets bénéfiques sur l’apprentissage, la neuro-inflammation et la pathologie amyloïde.
Par ailleurs, c’est la première fois qu’un blocage spécifique d’une enzyme impliquée dans la formation du bêta-amyloïde améliore les symptômes sans altérer les autres enzymes impliquées.
L’enzyme MT5-MMP constitue donc une nouvelle cible thérapeutique très prometteuse au stade précoce de la maladie d’Alzheimer. En effet, son inhibition pharmacologique sera « sans danger » et ne provoquera pas d’effets secondaires couramment associés aux molécules précédemment développées dans les essais cliniques.
Découvrez les dernières avancées de ces recherches et visitez le laboratoire du Dr Rivera ici.
Avancées de la recherche liées à l’impact des facteurs génétiques et à la protéine Bêta-amyloïde
Dr Devrim Kilinc
Etude du rôle du facteur de risque génétique Pyk2 dans la mauvaise communication entre les neurones
Grâce à la Fondation Vaincre Alzheimer, le Dr. Kilinc travaille sur le gène Pyk2. En effet, récemment, ce gène a été caractérisé comme un facteur génétique majeur de la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, ce gène semble être impliqué dans la dynamique et le maintien des synapses. Pour rappel, les synapses permettent la bonne communication entre les neurones. Or, dans la maladie d’Alzheimer, il existe une perte des synapses, qui est lié au déclin cognitif des patients.
Le Dr. Kilinc va donc analyser l’impact de Pyk2 sur les synapses par des techniques de microfluidique. Ainsi, le Dr. Kilinc souhaite faire pousser des neurones sur ces « laboratoires sur puce » et reconstituer in vitro des circuits neuronaux pour analyser en détail la transmission entre les neurones.
En conséquence, cette nouvelle approche pourrait conduire à proposer de nouvelles pistes thérapeutiques pour améliorer la transmission neuronale.
Découvrez en vidéo le laboratoire du Dr Kilinc et les dernières avancées de ses recherches.
Avancées de la recherche liées aux protéine Bêta amyloïde et Tau et à la neuroinflammation
Dr David Blum
Effet protecteur bénéfique pour la mémoire d’une molécule homologue de la caféine
Le Dr David Blum montre qu’un dérivé de la caféine empêche l’évolution des troubles de la mémoire ! En effet, cette nouvelle étude montre qu’une molécule, dérivée de la caféine, le MSX-3, agirait de manière bénéfique sur les deux lésions cérébrales spécifiques de la maladie d’Alzheimer : les plaques amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires.
Pour en savoir plus sur les bienfaits de la caféine, c’est ici !