ALZHEIMER EN QUELQUES CHIFFRES
La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées en 7 chiffres
Alzheimer en chiffres, c’est environ 1 million de personnes touchées en France. Il s’agit donc de 8% des français de plus de 65 ans qui seraient atteints en 2020. Par ailleurs, on estime que 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. En outre, plus de 46 millions de personnes seraient atteintes par une maladie neuro-évolutive (Alzheimer et maladies apparentées) dans le monde en 2015 (1).
La prévalence est le nombre de personnes malades à un moment donné dans une population donnée. Il semblerait que celle de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées augmente fortement avec l’âge. Ainsi, selon l’étude PAQUID, en France elle est estimée à 17,8 % au-delà de 75 ans (2).
Sur la base de l’étude épidémiologique française PAQUID et des études des données de la Sécurité sociale, le nombre de personnes de plus de 65 ans atteintes de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées a été évalué à 1 million en 2018.
L’incidence de la maladie est le nombre de nouvelles personnes malades observées pendant une période donnée par rapport à la population globale. Elle passe de 2 personnes atteintes pour 1 000 personnes/année entre 65 et 69 ans, à 70 pour 1 000 personnes/année après 90 ans(3). Le nombre de nouveaux cas est donc estimé à plus de 225 000 personnes chaque année.
La maladie d’Alzheimer représente plus de 70 % de l’ensemble des maladies neurocognitives de la personne âgée. Néanmoins, selon l’étude PAQUID en France, seule 1 démence sur 2 est diagnostiquée, tous stades confondus. Ainsi, aux stades légers, seul 1 cas sur 3 est connu par le patient ou son médecin.
D’ici 2050, le nombre de personnes touchées par une maladie neurocognitive devrait atteindre plus de 1 800 000 cas. Cela représenterait donc 9,6% des plus de 65 ans et 6,2% de la population active.
La France n’est pas le seul pays à être touché par cette maladie. En effet, dans le monde, on estime à 46 millions de cas de maladies neuro-évolutives, et près de 4,6 millions de nouveaux cas chaque année (5). Conformément aux prédictions, ce nombre de cas devrait doubler tous les 20 ans, atteignant plus de 80 millions de cas en 2040.
A partir des données de la prévalence, il a été décrit que les femmes étaient plus fréquemment touchées par la maladie d’Alzheimer que les hommes. Ce résultat peut s’expliquer avant tout par le fait que les femmes vivent plus longtemps. Des études ont néanmoins montré que cette observation est à moduler selon l’âge : l’incidence de la maladie d’Alzheimer n’est plus élevée chez les femmes qu’après 80 ans(4).
Références:
(1) World Alzheimer Report 2015
(2) Ramaroson H, Helmer C, Barberger-Gateau P, Letenneur L, Dartigues JF. [Prevalence of dementia and Alzheimer’s disease among subjects aged 75 years or over: updated results of the PAQUID cohort]. Rev Neurol (Paris) 2003;159(4):405-11.
(3) Fratiglioni L, Launer LJ, Andersen K, Breteler MM, Copeland JR, Dartigues JF, et al. Incidence of dementia and major subtypes in Europe: A collaborative study of population-based cohorts. Neurology 2000;54(11):S10-S15.
(4) Letenneur L, Gilleron V, Commenges D, Helmer C, Orgogozo JM, Dartigues JF. Are sex and educational level independent predictors of dementia and Alzheimer’s disease? Incidence data from the PAQUID project. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1999;66(2):177-83.
(5) Ferri CP, Prince M, Brayne C, Brodaty H, Fratiglioni L, Ganguli M, Hall K, Hasegawa K, Hendrie H, Huang Y, Jorm A, Mathers C, Menezes PR, Rimmer E, Scazufca M; Alzheimer’s Disease International. Global prevalence of dementia: a Delphi consensus study. Lancet. 2005 Dec 17;366(9503):2112-7.
Les prédictions
Selon le dernier rapport 2019 d’Alzheimer Europe, de nouvelles prédictions concernant le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées en Europe sont à prévoir. En effet, les chiffres sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées évoluent.
Voici les principaux résultats :
- Réduction de l’incidence des maladies neurocognitives chez les hommes dans tous les groupes d’âge au cours des dix dernières années par rapport aux estimations 2008 d’Alzheimer Europe.
- En dehors du groupe de femmes âgées entre 75 et 79 ans, l’incidence des maladies neurocognitives chez les femmes a diminué au cours des dix dernières années par rapport à 2008.
- Le nombre de personnes atteintes de maladies neurocognitives en Europe est estimé à 9 780 678 (1,57% de la population générale de l’Europe). Cela représente donc une réduction significative par rapport à l’estimation de 2008 (1,75% de la population générale).
- Les femmes continuent d’être touchées de manière disproportionnée par ces maladies, avec 6 650 228 femmes et 3 130 449 hommes atteints de maladies neurocognitives en Europe.
- Le nombre de personnes atteintes de maladies neurocognitives en Europe va presque doubler d’ici 2050. En effet, ce chiffre devrait passer de 9 780 678 estimés en 2018, à 18 846 286 en 2050.
Que signifient ces nouveaux chiffres sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées ?
Du fait de modes de vie plus sains, d’une meilleure éducation et d’un meilleur contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires, on assiste à une réduction de l’incidence des maladies neurocognitives. Pour rappel, l’incidence comptabilise le nombre de nouveaux cas dans un intervalle de temps.
Néanmoins, le rapport montre également que le nombre de personnes vivant avec ces maladies devrait augmenter considérablement dans les années à venir.
En effet, la population continuant de vieillir et l’âge étant le facteur de risque le plus important, les chercheurs projettent tout de même une explosion du nombre de malades Alzheimer et apparentés au cours des prochaines décennies, même si elle sera inférieure à ce qui était prévu. La prévalence continue donc d’augmenter (nombre de nouveaux cas de la maladie + cas déjà diagnostiqués).
Les pays européens doivent donc veiller à ce que leurs systèmes de santé et de soins soient prêts à répondre à cette demande. Les pouvoirs publics doivent donc investir davantage dans la recherche sur le traitement et la prévention des maladies neurocognitives.