COMMENT DIAGNOSTIQUER LA MALADIE D’ALZHEIMER ?
Les professionnels à consulter pour poser un diagnostic Alzheimer
Le diagnostic précoce est une avancée importante dont les malades sont les premiers bénéficiaires. Il va en effet permettre d’appliquer au plus tôt les traitements médicamenteux actuels, et tous les conseils préconisés en matière de prévention.
Par ailleurs, poser un diagnostic très tôt va permettre de stimuler au mieux les facultés cognitives et de mémorisation. Il permet aussi au malade d’anticiper, de prendre des dispositions pour l’avenir tant qu’il possède encore toutes ses facultés de discernement et de prise de décision.
Pourtant, encore 1 malade sur 2 ignore qu’il est atteint de la maladie et ne l’apprendra qu’à un stade avancé.
Ainsi, près d’un demi-million de personnes ne bénéficie pas d’une prise en charge adaptée en France. Cela a des conséquences dramatiques pour les malades et les familles.
Pourtant, diagnostiquée précocement, l’évolution de la maladie peut être retardée grâce à une prise en charge adaptée. En cas de doute, si vous ou l’un de vos proches présente plusieurs symptômes, il est fortement conseillé de consulter. Mais vers qui se tourner ? Plusieurs professionnels de santé sont là pour vous accompagner dans ce « parcours jusqu’au diagnostic ».
Le médecin généraliste
C’est la première personne à aller voir en cas de doute. A ce stade, il s’agit de distinguer la « vraie » maladie de la mémoire de la « fausse », comme l’explique le Dr Stéphane Epelbaum, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. La « vraie » maladie est le plus souvent caractérisée par l’anosognosie. « Il s’agit des oublis des oublis. On ne se rend pas compte qu’on est en situation de difficulté et c’est d’ailleurs souvent l’entourage qui conseille la consultation » indique le neurologue.
Le généraliste va donc procéder à certains tests. S’il est certain du diagnostic, il pourra alors vous l’annoncer. Toutefois, en général, il vous redirigera vers un neurologue pour des tests complémentaires. Le gériatre et le psychiatre sont tout aussi compétents pour établir un diagnostic de maladie d’Alzheimer.
Le neurologue, le gériatre ou le psychiatre
Si votre médecin généraliste vous a recommandé de voir un neurologue, un psychiatre ou un gériatre, ou si vous avez toujours des doutes suite à la première consultation, des tests supplémentaires, dits tests de mémoire, peuvent être réalisés. Généralement, ces examens durent entre 15 et 20 min. Si cela s’avère nécessaire, ils pourront être complétés par un bilan neuropsychologique.
Le neuropsychologue
Les tests réalisés par le neuropsychologue peuvent durer jusqu’à deux heures. Ces tests sont loin d’être anodins et sont bien plus précis que les simples tests de mémoire effectués par le neurologue. En effet, il s’agit d’une investigation approfondie des phénomènes de mémoires d’une personne. Ces examens pourront éventuellement être suivis d’examens paracliniques complémentaires (IRM – TEP ou PET scan en anglais – LCR) qui devront obligatoirement être effectués à l’hôpital.
Les examens à effectuer pour poser un diagnostic
Avant les années 2000, le diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer était un diagnostic d’exclusion : il était posé après élimination des autres maladies neurologiques ou d’autres affections. Depuis 2007, il existe des tests neuropsychologiques capables de détecter de façon précoce les premiers troubles de la mémoire de la maladie d’Alzheimer.
Les Tests Cliniques
Les tests cliniques regroupent les tests de mémoire et les tests neuropsychologiques. Ils sont respectivement effectués par le neurologue et le neuropsychologue. Ces tests permettent de détecter de façon précoce les premiers troubles de la mémoire de la maladie d’Alzheimer. Ils permettent d’évaluer les différentes fonctions cognitives comme la mémoire, le langage, la motricité ou encore l’attention. Menés lors des consultations mémoire, ils sont indispensables pour repérer et diagnostiquer la maladie.
Les résultats de ces tests sont confrontés aux données médicales issues des examens biologiques (tests para-cliniques).
Les Tests Para-Cliniques
Depuis 2013, ces examens biologiques sont intégrés dans le parcours du diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Ils doivent être cumulés et concordants afin de conclure au diagnostic de maladie d’Alzheimer et, ce, même à un stade très débutant.
L’IRM ou imagerie par résonance magnétique
Il s’agit d’une imagerie structurale permettant de voir le cerveau et donc son atrophie potentielle. Les médecins s’attachent à regarder principalement :
- la région de l’hippocampe qui est celle de la mémorisation
- l’atrophie du lobe temporal médian qui est un marqueur du développement de la maladie d’Alzheimer
- l’amygdale : région essentielle pour ressentir et percevoir certaines émotions.
Grâce à l’IRM, il est possible d’obtenir des vues en deux ou trois dimensions du cerveau.
La TEP ou PET-scan (en anglais)
C’est une imagerie fonctionnelle mesurant le dysfonctionnement métabolique du cerveau. Elle consiste en réalité à l’injection d’un produit chez le patient. Le composé se fixe ainsi au cerveau. La TEP-amyloïde permet de visualiser les plaques amyloïdes, impliquées dans la maladie d’Alzheimer.
Pour le moment, seul la TEP-amyloïde est opérationnelle. La TEP-tau devrait bientôt être disponible afin de quantifier les dégénérescences neuro-fibrillaires en visualisant les lésions tau dans le cerveau.
Le LCR ou Liquide Céphalo Rachidien
Le Liquide Céphalo Rachidien est le liquide entourant le cerveau et la moelle épinière.
Son analyse est avant tout proposée aux personnes dont le diagnostic reste hésitant ou atypique, comme pour les patients jeunes.
Grâce à ce liquide, il sera possible de quantifier les protéines amyloïdes et tau dont le dosage permettra de préciser le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
L’ensemble de ces examens permet de déterminer de façon très spécifique les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer au stade clinique. Ils vont également permettre de poser de façon précoce chez des personnes avec des troubles cognitifs légers (MCI) une probabilité d’évolution ou de conversion vers un stade clinique de la maladie d’Alzheimer.