QUELLES SONT LES CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER ?
Les causes biologiques connues : les lésions cérébrales
Quelles sont les causes de la maladie d’Alzheimer ? On sait que la maladie n’est pas une conséquence normale de la mort des neurones au cours du vieillissement. Cette maladie est, en effet, due à une accumulation de protéines anormales dans le cerveau : la protéine bêta-amyloïde et la protéine tau.
Ces accumulations forment les deux lésions caractéristiques cérébrales de la maladie :
- les plaques amyloïdes : l’accumulation de la protéine bêta-amyloïde (Aβ) à l’extérieur du neurone en est le constituant majoritaire.
- les dégénérescences neurofibrillaires (DNF) : formées par l’accumulation de la protéine tau modifiée chimiquement (anormalement phosphorylée) à l’intérieur du neurone.
Comment se propagent ces deux lésions cérébrales dans le cerveau ?
La formation des dégénérescences neurofibrillaires et des plaques amyloïdes ne se produit pas simultanément dans les mêmes régions du cerveau ni avec la même chronologie.
Les dégénérescences neurofibrillaires (DNF)
Elles se développent d’abord dans la région cérébrale appelée l’hippocampe. Cette zone du cerveau est essentielle à la mémoire et à l’apprentissage. Les DNF atteignent ensuite les autres régions du cerveau en suivant un mouvement centrifuge. Ce processus de perte de neurones s’étend à l’ensemble du cerveau et provoque son atrophie, engendrant un dysfonctionnement global.
La progression de cette pathologie tau est corrélée aux symptômes cliniques de la maladie d’Alzheimer qui débute par des troubles de la mémoire (stade léger avec atteinte de l’hippocampe), des troubles du langage, des troubles de reconnaissance et l’incapacité à exécuter des gestes (stades modéré à sévère).
Récemment, des études ont montré que la protéine tau se propage d’une cellule à une autre, à travers leur membrane. Cela expliquerait la progression des DNF qui suit les connexions neuronales anatomiques du cerveau.
Les plaques amyloïdes
Elles se développent de manière différente : les premiers dépôts sont observés dans une partie du cortex, l’isocortex, puis secondairement dans l’hippocampe suivi par l’atteinte d’autres régions cérébrales précises. La progression de cette pathologie s’étend à l’ensemble du cerveau en suivant un mouvement centripète et ne correspond pas aux symptômes cliniques de la maladie. Il est encore difficile de savoir quelle lésion (DNF ou plaque amyloïde) se développe en premier dans le cerveau. Ce que l’on sait, c’est que les critères actuels réclament la présence des deux lésions pour porter le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
D’autres lésions en cause dans la maladie d’Alzheimer ?
Dans la maladie d’Alzheimer, il existe également d’autres lésions « par manque » (en opposition aux lésions « par excès » des protéines Aβ et tau qui s’accumulent) :
- une atrophie du cerveau
- une perte des neurones
- une perte des synapses : ce sont les jonctions entre les neurones par lesquelles passe le message chimique
- une neuroinflammation
- une baisse des facteurs de croissance.
Aujourd’hui, on ne connaît pas exactement toutes les causes de la maladie d’Alzheimer mais la recherche avance à ce sujet. Il est donc très important de continuer à soutenir les chercheurs et leurs projets innovants et prometteurs.
Autres causes Alzheimer : les facteurs de risque
La maladie d’Alzheimer est multifactorielle. Elle est en effet due à plusieurs causes.
Les facteurs de risque non modifiables
L’âge
L’âge est le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. En effet, le nombre de nouveaux cas augmente de façon exponentielle avec l’âge.
Les facteurs de prédisposition génétiques
Les facteurs de prédisposition génétique font partie des causes de la maladie d’Alzheimer.
Le facteur de risque génétique principal est le gène ApoE. Ce gène peut prendre différentes formes (ApoE2, ApoE3 ou ApoE4). La version ApoE4/ ApoE4 augmente le risque de maladie d’Alzheimer : 33 % des personnes porteuses de cette forme ayant atteint l’âge de 75 ans développeront une maladie d’Alzheimer. Notons que toutes les personnes porteuses de la version ApoE4 ne développeront pas la maladie d’Alzheimer.
Actuellement, il existe une quarantaine d’autres facteurs de risque génétiques, de moindre portée, associés à la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, à la naissance, toute personne présente un profil génétique qui augmenterait ou diminuerait le risque de développer une maladie d’Alzheimer. Cette dernière étant multifactorielle, une prévention des facteurs de risque modifiables tout au long de sa vie prend toute sa signification pour retarder son apparition.
Les facteurs de risque modifiables
Il existe des facteurs de risques environnementaux de la maladie d’Alzheimer qui peuvent être modifiés s’ils sont pris en charge :
- l’hypertension artérielle
- le diabète
- le tabac
- l’obésité
- la sédentarité.