GESTION DU STRESS DES AIDANTS FAMILIAUX
Gestion du stress : reconnaître les signaux d’alerte pour mieux le traiter
Gestion du stress de l’aidant, comment faire ? Afin d’aider les personnes entourant le malade, il est nécessaire au préalable de reconnaître les signes d’alerte de leur stress. Voici dix signaux qui indiquent que le stress pèse significativement sur l’aidant familial et qu’il a besoin d’aide :
- un sentiment d’insurmontabilité de la situation ;
- un sentiment dépressif, de désespération ou d’impuissance ;
- une anxiété et une inquiétude excessives face à l’avenir ;
- irritabilité et état colérique à des moments inappropriés ;
- agitation et difficultés à se détendre ;
- difficultés de concentration et de mémorisation ;
- perte des mots ;
- isolement ;
- sommeil perturbé ;
- sentiment d’épuisement chronique ;
- des problèmes de santé et
- manque d’envie de pratiquer des activités qu’il a toujours aimé.
Prendre soin d’un proche souffrant de la maladie d’Alzheimer est souvent très stressant. Il s’agit d’une épreuve exigeante. Il est important de se rappeler que les soignants ont des besoins humains et des émotions. Ils doivent prendre soin de la personne dont ils s’occupent tout autant que d’eux-mêmes.
Gestion du stress et mesures à prendre pour aider les personnes entourant le malade
Une fois le stress détecté chez vous ou chez l’aidant familial, il est important d’apprendre à le gérer. Il existe des techniques éprouvées qui, sans pour autant supprimer complètement le stress, peuvent aider à l’atténuer. Cela nécessite de réduire l’impact des facteurs de stress dans votre vie et d’augmenter votre capacité à y faire face.
Comprendre la maladie et ses symptômes : une aide à la gestion du stress
Apprenez-en autant que possible sur la maladie pour savoir à quoi vous devez vous attendre. Vous ne perdrez ainsi ni de temps ni d’énergie à essayer de changer ce qui ne peut l’être. En effet, apprendre qu’un proche est atteint de la maladie d’Alzheimer peut sembler insurmontable au début. Néanmoins, la plupart des personnes qui s’occupent des malades estiment que plus elles en savent sur la maladie et les ressources auxquelles elles ont accès, mieux elles y font face.
Accepter l’inévitable et abandonner toute attente irréaliste
Vous ne pouvez pas espérer que le patient guérisse. Ainsi, ne vous attendez pas à ce que votre proche recouvre les aptitudes qu’il a perdues. Prenez donc les dispositions nécessaires pour faire face à sa perte progressive de mémoire et de ses autres facultés. Par ailleurs, vous concernant, ne vous attendez pas à tout savoir et encore moins à pouvoir tout faire parfaitement.
Apprendre à demander de l’aide
Une fois que vous saurez à quoi vous attendre avec la maladie, commencez par identifier quels sont les soutiens dont vous disposez en plus des amis et proches sur lesquels vous pourrez compter. N’essayez pas de vous en sortir seul. Renseignez-vous par exemple, auprès de structures du type CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination), des groupes de soutien, des structures d’accueil de jour proches de votre domicile, des associations d’aide à domicile. Faites une liste de ces aides et gardez-la à portée de main. Il est irréaliste de penser que vous pourrez « vous en sortir seul » dans votre rôle d’aidant. Parfois, le simple fait de parler de vos problèmes vous aidera à les résoudre.
Planifier les démarches juridiques et financières
En planifiant ces démarches à l’avance, ces décisions sont réglées. Ainsi, vous évitez d’ajouter du stress à votre travail lorsque, plus tard, votre proche aura besoin d’une plus grande attention. Si possible, prenez ces décisions conjointement avec le malade lorsque ce dernier possède encore ses capacités de jugement et de décision, pour le jour où il ne sera plus capable de le faire.
Accepter l’évolution de sa relation avec la personne malade
Les rôles établis depuis longtemps peuvent éventuellement changer. Vous devrez peut-être prendre en charge des choses dont vous ne vous occupiez pas auparavant, comme payer les factures, vérifier le compte bancaire ou encore faire les courses et la cuisine. Il est important de reconnaître que votre proche n’est plus en mesure de faire ce qu’il avait l’habitude de faire. Vous devrez donc acquérir de nouvelles compétences ou chercher de l’aide auprès de quelqu’un d’autre.
Ne pas s’oublier et prendre soin de soi-même
Certaines personnes sont tellement préoccupées qu’elles n’arrivent plus à profiter des petits plaisirs de la vie et ont tendance à s’oublier. Pourtant une vie dénuée de plaisir vous rendra encore plus vulnérable au stress. Ainsi, il est recommandé de :
- consacrer un peu de temps à méditer ou réfléchir. Dix à vingt minutes, deux fois par jour, vous permettront de vous « vider la tête ». Certaines personnes qui entourent les malades apprennent des techniques de méditation en prenant des cours ou en lisant des livres sur ce sujet. D’autres consacrent tout simplement du temps à réfléchir en paix. D’une manière ou d’une autre, il est essentiel de faire une pause et de vous concentrer pour chasser de votre esprit toutes les pensées qui vous assaillent et qui pourraient vous rendre plus anxieux encore que votre charge ne l’implique déjà.
- essayer de se faire plaisir une fois par jour, même si cela ne dure que quelques minutes. Jardinez, regardez votre émission de télé préférée, lisez un article qui vous intéresse ou consacrez-vous à votre passe-temps favori … Ces activités contribueront à vous recentrer et à vous rappeler que vous avez toujours une vie en dehors du temps que vous consacrez à la personne malade.
- garder son sens de l’humour. Rire est parfois la seule chose à faire et le rire est bon pour la santé. Trouvez-vous des livres et des films amusants, voire légers.
- faire de l’exercice. L’exercice physique est reconnu pour atténuer le stress, retrouver de l’énergie et rester en bonne santé. Marcher à vive allure plusieurs fois par semaine est tout à fait suffisant pour bénéficier des bienfaits de l’exercice.
Apprendre à faire des listes et à faire une seule chose à fois
Pour vous permettre de vous organiser au mieux et ainsi mieux gérer son stresse, préparez la liste des choses à faire plutôt que d’essayer de tout garder en mémoire, puis de vous inquiéter d’un éventuel oubli. Par ailleurs, il est recommandé de faire une chose à la fois. Essayer de jongler avec différentes tâches, comme parler au téléphone, ouvrir le courrier, préparer à manger, et tout cela en même temps, augmentera encore plus votre stress. Concentrez-vous donc sur une seule tâche à la fois.
Exprimer ses sentiments au service de la gestion du stress
À l’oral ou à l’écrit, il est important de savoir reconnaître ses propres sentiments. Tenez un journal de vos pensées et sentiments si nécessaire. De nombreuses personnes qui entourent des malades ont découvert que poser leurs pensées sur le papier leur permettait de les exprimer émotionnellement et que cela les aidait à clarifier leur esprit en proie à la confusion.
S’accorder de la reconnaissance
Votre tâche est l’une des plus difficiles au monde. Aussi est-il important que vous soyez capable de reconnaître l’ampleur du travail que vous effectuez. Accordez-vous ainsi le sentiment et la satisfaction d’accomplir des actions positives et fondamentales pour votre proche. Par ailleurs, il y a des chances pour qu’au cours d’une journée de soins vous ayez changé, évolué et développé de nouveaux talents et franchi des obstacles que vous n’auriez jamais cru pouvoir franchir. Soyez en fiers.