En septembre 2015, l’essai clinique de la société Lilly utilisant le Solanezumab donnait des premiers résultats prometteurs. En novembre 2016, les résultats de l’expédition 3 de l’essai se révèlent malheureusement négatifs.
Article de septembre 2015 – Solanezumab. Retenez bien ce nom. Il pourrait être le prochain espoir de ralentir la maladie d’Alzheimer.
Cet été, les conclusions de l’essai clinique de la société Lilly sont enfin tombées. Le Solanezumab, traitement développé par le laboratoire pharmaceutique américain, pourrait bel et bien ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer dans sa forme légère.
Les résultats de cette étude montrent en effet que le traitement ralentit significativement le déclin cognitif chez des patients se trouvant aux premiers stades de la maladie. Pour autant « le médicament n’augmente pas la performance cognitive chez le malade. Le Solanezumab ne parvient qu’à ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer et non à l’endiguer » précise le Dr Panchal, Directrice scientifique de l’association LECMA-Vaincre Alzheimer. Les résultats de cet essai clinique de phase 3 sont prometteurs. Cependant, cela souligne l’importance d’un traitement administré le plus tôt possible chez les patients. Pour Paul Aisen, médecin (Université de Californie du Sud) « plus le traitement avec le Solanezumab sera mis en place en tôt, plus ses bénéfices seront importants et pourraient être permanents ».
Ces constations sont issues de la particularité de l’essai clinique mis en place par la société Lilly. En effet, comme le fait remarquer le Dr Panchal, l’intérêt de cet essai réside dans le fait qu’il s’agit du premier essai à « départ différé » officiellement mis en place pour traiter la maladie d’Alzheimer. « Il permet de comparer deux groupes de patients. Le premier groupe a reçu un placebo pendant 18 mois puis a commencé à prendre le Solanezumab. Le second groupe de patients l’a reçu dès le départ. Si les trajectoires du déclin cognitif des deux groupes se rejoignent au fil du temps, cela indique que le Solanezumab traite uniquement les symptômes de la maladie. Si elles restent parallèles on comprend que le traitement modifie la maladie elle-même. Les résultats montrent que les personnes sous placebo pendant les 18 premiers mois ont vu leur perte de neurones augmenter. Même si cette perte a été ralentie par la prise du Solanezumab, ces personnes n’ont jamais pu « rattraper » celles qui ont reçu le Solanezumab dès le départ. Cela signifie que le Solanezumab améliore la performance cognitive et l’autonomie fonctionnelle en modifiant la maladie d’Alzheimer dans le cerveau. »
Face à un arsenal thérapeutique actuel insuffisant pour contrer la maladie d’Alzheimer, les résultats de cet essai clinique s’avèrent très encourageants. Trouver un traitement capable de ralentir le déclin cognitif s’avérerait être un réel espoir pour les malades et un argument de taille en faveur d’un diagnostic précoce.
Comment se déroule un essai clinique ?
Le développement d’un nouveau médicament doit nécessairement être testé chez l’homme avant d’envisager une quelconque commercialisation. L’essai clinique est donc primordial. Il se déroule en quatre phases.
La Phase 1 permet de tester la tolérance du médicament.
La Phase 2 mesure l’effet thérapeutique selon la dose du médicament.
La Phase 3 est indispensable pour démontrer l’efficacité du médicament par comparaison avec un placebo, c’est-à-dire un médicament sans principe actif.
La phase 4 évalue le rapport coût/efficacité du médicament après sa commercialisation.
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