L’autorisation du lecanemab en Europe marque un tournant dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Ce traitement, aussi appelé Leqembi®, a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) par la Commission européenne, le 15 avril 2025. Il cible les personnes atteintes de troubles cognitifs légers et les premiers stades de la maladie.
Cette décision fait suite à l’avis favorable que le comité de l’Agence Européenne du Médicament (EMA) a émis. Elle met fin à plusieurs mois d’attente et de rebondissements.
Le lecanemab : un traitement ciblé et strictement encadré
Le lecanemab ne convient pas à tous les malades d’Alzheimer. Il s’adresse uniquement à ceux qui ne portent pas deux copies du gène ApoE4, facteur de risque génétique de la maladie. En effet, les personnes qui portent deux copies s’exposent davantage aux effets indésirables du médicament.
Par ailleurs, le traitement ne peut bénéficier qu’aux patients présentant des dépôts amyloïdes dans le cerveau. Il s’agit de la première immunothérapie anti-amyloïde que l’Union européenne autorise.
Autorisation du lecanemab en Europe : une procédure d’autorisation complexe
Obtenir l’autorisation du lecanemab en Europe n’a pas été simple. Après un premier refus en juillet 2024, le comité de l’EMA a rendu un avis favorable en novembre. Pourtant, en janvier 2025, la Commission européenne a demandé une nouvelle évaluation. Ce n’est qu’en avril que le comité d’appel de la commission a tranché en faveur du médicament.
L’Europe rejoint ainsi plusieurs pays qui ont déjà validé le lecanemab, comme les États-Unis, le Japon, la Chine ou encore le Royaume-Uni. Cette décision renforce la place de l’Europe dans la lutte contre Alzheimer.
Une mobilisation décisive pour faire entendre les malades et leur famille
Suite au premier refus de l’EMA, un collectif d’associations et fondations, dont la Fondation Vaincre Alzheimer, s’est mobilisé. Ensemble, ils ont plaidé pour un accès équitable à l’innovation thérapeutique. Cette action a permis de défendre les droits des malades et d’accélérer l’évaluation du traitement.
La Fondation Vaincre Alzheimer soutient activement l’accès au lecanemab en France. Une demande d’accès précoce a été déposée par le laboratoire Eisai auprès de la Haute Autorité de Santé. La Fondation a également contribué à l’instruction du dossier.
Le lecanemab en chiffres : efficacité et vigilance
Les résultats cliniques montrent des signes encourageants. Après 18 mois de traitement, les chercheurs ont observé une réduction de 27 % du déclin cognitif. Cette amélioration concerne des fonctions essentielles comme la mémoire, l’orientation ou encore l’autonomie.
Mais le traitement implique certains risques. Il peut entraîner des effets secondaires, comme des hémorragies ou œdèmes cérébraux (ARIA). Les médecins doivent donc assurer une surveillance régulière par imagerie cérébrale.
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