Alimentation et maladie d’Alzheimer : un véritable levier pour prévenir la maladie
Prévenir la maladie d’Alzheimer, dans certains cas, c’est possible. L’étude de Livingston et ses collègues, publiée en 2020, le confirme. En effet, cette étude montre qu’environ 40 % des cas de maladie d’Alzheimer seraient dus à 12 facteurs de risque modifiables.
Qu’est-ce qu’un facteur de risque modifiable ?
Un facteur de risque modifiable s’apparente à tout ce qu’il est possible de modifier dans notre environnement, autrement dit dans notre manière de vivre. Parmi ces 12 facteurs, on retrouve :
- le tabac
- la consommation d’alcool
- la sédentarité
- l’obésité
- les risques cardiovasculaires.
Lorsqu’on liste tous ces facteurs, on constate que l’alimentation est un des principaux leviers pour diminuer le risque de déclin cognitif avec l’âge.
Quel type d’alimentation pour prévenir la maladie d’Alzheimer ?
Le régime méditerranéen serait à privilégier. Ce régime est constitué de fruits et légumes de saison, de céréales complètes, de légumes secs, de poisson et de matières grasses comme l’huile d’olive ou les fruits secs. À l’inverse, il limite la viande rouge, les produits laitiers et le sucre. Ce régime est donc riche en vitamines, en antioxydants, en fibres et en Oméga-3, contrairement au régime de type occidental qui est riche en sucre et graisse saturée. En effet, ce dernier est composé principalement de pain, viande, produits transformés, boissons alcoolisées et fromage.
Les bienfaits d’une bonne alimentation sur notre cerveau
Dernièrement, plusieurs études scientifiques, précliniques et cliniques ont montré l’effet bénéfique d’un régime méditerranéen sur les marqueurs de la maladie d’Alzheimer.
Une première étude clinique1 a comparé les effets d’un régime méditerranéen à ceux d’un régime occidental sur un groupe de personnes sans troubles cognitifs. Les résultats ont montré qu’un régime méditerranéen a des effets bénéfiques sur les marqueurs de la maladie d’Alzheimer dans le liquide céphalo-rachidien, notamment sur les protéines toxiques Abêta et tau. Des effets positifs ont également été observés sur le débit sanguin cérébral et la mémoire. Le régime occidental, quant à lui, présentait des effets plus négatifs sur ces marqueurs.
Par ailleurs, la recherche a montré qu’un apport en Oméga-3, présent par exemple dans les noix et le poisson, permet de réduire la formation de la protéine toxique Abêta2. De plus, il aide à mieux éliminer cette protéine en favorisant un processus appelé phagocytose3. La phagocytose est la capacité de certaines cellules à éliminer des molécules dont le corps n’a plus besoin.
Ainsi, on constate que notre alimentation a un impact direct ou indirect sur l’état de notre cerveau. Elle permettrait d’éviter l’accumulation de certaines protéines toxiques retrouvées dans le cerveau des patients Alzheimer. Il est donc important d’adopter un régime sain dès le plus jeune âge.
Sources :
1 Mediterranean and Western diet effects on Alzheimer’s disease biomarkers, cerebral perfusion, and cognition in mid-life: A randomized trial
Siobhan Hoscheidt, Ashley H. Sanderlin, Laura D. Baker, Youngkyoo Jung, Samuel Lockhart, Derek Kellar, Christopher T.Whitlow, Angela J. Hanson, Seth Friedman, Thomas Register, James B. Leverenz, Suzanne Craft1Alzheimer’s Dement. 2022;18:457–468.
2 Docosahexaenoic acid reduces amyloid beta production via multiple pleiotropic mechanisms.
Grimm MOW, Kuchenbecker J, Grösgen S, Burg VK, Hundsdörfer B, Rothhaar TL, et al. J Biol Chem 2011;286:14028–39.
3 ω-3 Supplementation increases amyloid-β phagocytosis and resolvin D1 in patients with minor cognitive impairment. Fiala M, Halder RC, Sagong B, Ross O, Sayre J, Porter V, et al. FASEB J Off Publ Fed Am Soc Exp Biol 2015; 29:2681–9.
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