Une exposition à un air pollué est associée à de moins bonnes performances cognitives
Une étude1 réalisée sur 61.000 personnes a montré que la pollution de l’air a un impact sur les performances cognitives. Cette étude a été menée sur des personnes de plus de 45 ans vivant sur tout le territoire français. Elle suggère qu’une exposition à l’air pollué réduirait les performances cognitives au niveau du langage et des fonctions exécutives.
Si l’on savait déjà qu’un environnement pollué pouvait avoir des effets délétères sur notre santé au quotidien, il restait à prouver tout lien avec le développement de la maladie d’Alzheimer. Les polluants extérieurs auraient donc un impact sur le risque de développer une maladie neurocognitive.
Les principaux polluants extérieurs sont le dioxyde d’azote et le carbone suie. Ces polluants sont en général associés à des sources de combustion et au trafic automobile.
Vivre dans un environnement plus « vert » pourrait être bénéfique pour prévenir des maladies neurocognitives
Suite au résultat de l’étude, une équipe américaine a analysé l’impact d’un environnement plus « vert » sur les maladies neurocognitives.
Cette étude2 a montré que les personnes vivant dans des lieux plus “verts” étaient moins susceptibles d’être atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs supposent que cette protection peut être due à une pollution moindre. On observe également que les zones à forte végétation favorisent les activités sportives et/ou sociales. Ces activités étant fortement conseillées dans la prévention de ces maladies.
Les effets d’un air pollué sur le corps humain
A travers ces études, une question demeure : quels sont les effets biologiques qui peuvent expliquer ces résultats ? “Pour l’instant, nous n’avons que des hypothèses. En effet, la recherche n’a encore pas trouvé la réponse mais commence à avoir des pistes. Parmi elles, on compte les problèmes cardiovasculaires et respiratoires liés à la pollution.” explique le Dr Marion Lévy, Responsable Etudes et Recherche de la Fondation Vaincre Alzheimer. Rappelons que ces derniers sont aussi des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer.
“Par ailleurs, l’inhalation de particules liées à la pollution peut aussi induire un changement inflammatoire dans le cerveau. Il peut aussi engendrer un stress oxydatif, connu pour jouer un rôle dans la maladie d’Alzheimer.3” ajoute le Dr Levy.
Ainsi se « mettre au vert » le plus tôt possible pourrait être une bonne idée pour tenter de se protéger de la maladie d’Alzheimer !
Sources :
1- Outdoor air pollution exposure and cognitive performance: findings from the enrolment phase of the CONSTANCES cohort
Mohammad Javad Zare Sakhvidi, Jun Yang, Emeline Lequy, Jie Chen, Kees de Hoogh, Noémie Letellier, Marion Mortamais, Anna Ozguler, Danielle Vienneau, Marie Zins, Marcel Goldberg, Claudine Berr, Bénédicte Jacquemin
Lancet Planet Health, 2022
2- Associations of Greenness, Parks, and Blue Space With Neurodegenerative Disease Hospitalizations Among Older US Adults
Jochem O. Klompmaker, Francine Laden, Matthew H. E. M. Browning, Francesca Dominici, Marcia P. Jimenez, S. Scott Ogletree, Alessandro Rigolon, Antonella Zanobetti, Jaime E. Hart, Peter James
JAMA Network Open, 2022
3- The role of air pollution in cognitive impairment and decline
Tamara Schikowski, Hicran Altuğ
Neurochemistry International, 2020
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