Moduler la neuro-inflammation chez les patients à risque génétique de développer la maladie d’Alzheimer : une nouvelle voie thérapeutique
Notre code génétique peut-il influer sur le développement de la maladie d’Alzheimer ? Peut-on moduler la neuro-inflammation chez les personnes à risque génétique de développer Alzheimer ? C’est tout l’enjeu du projet du Dr. Nivet, financé par la Fondation Vaincre Alzheimer en 2019. Avec son équipe, il veut comprendre comment notre code génétique peut favoriser ou non le développement de la maladie d’Alzheimer. En première ligne dans son étude, l’inflammation dans le cerveau.
Actuellement, le gène Apoe4 est le principal facteur de risque génétique de la maladie d’Alzheimer. Cependant, on ne sait toujours pas quel est le lien entre la présence de ce gène Apoe4 et le phénomène de neuro-inflammation dans la maladie.
Identification d’une nouvelle cible moléculaire par le Dr. Nivet
Grâce à des techniques innovantes, le Dr. Nivet a montré le lien entre la neuro-inflammation et la présence du gène Apoe4. En utilisant des cellules souches, il démontre que le facteur de risque génétique Apoe4 contrôle et accentue effectivement l’inflammation dans le cerveau.
En effet, en caractérisant les mécanismes moléculaires impliqués dans ce processus, l’équipe de recherche marseillaise identifie une nouvelle cible thérapeutique. Elle s’appelle TAGLN3. En effet, elle est à l’origine du dysfonctionnement inflammatoire chez les personnes porteuses du gène Apoe4.
Ainsi, chez les patients qui portent le gène Apoe4, qui sont donc à risque de développer Alzheimer, la molécule TAGLN3 est une cible intéressante pour réduire la neuro-inflammation.
Ces résultats, publiés cette année dans la prestigieuse revue Cell Reports, sont donc très prometteurs. Ils permettraient d’améliorer l’état des patients à risque, porteurs du gène ApoE4 pour limiter leurs événements neuro-inflammatoires. Par ailleurs, la molécule TAGLN3 pourrait également être utilisée comme un biomarqueur* potentiel d’Alzheimer dans le développement d’un diagnostic précoce.
*Les biomarqueurs sont des indicateurs biologiques qui attestent ou non de la présence de la maladie.
Référence de l’article : Laurie Arnaud et al. APOE4 drives inflammation in human astrocytes via TAGLN3 repression and NF-κB activation. Cell Rep. 2022 Aug 16;40(7):111200.
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