Etudier le dysfonctionnement des mécanismes moléculaires PDK1/TACE responsable de l’accumulation toxique de l’Aβ dans la maladie d’Alzheimer
Le Dr Schneider obtient une subvention Vaincre Alzheimer de 100 000 €
RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE DU DR SCHNEIDER
Il a été observé qu’un enzyme, appelée PDK1, est suractivé dans les neurones malades. Il empêche un autre enzyme, TACE, d’exercer son rôle de protection des neurones, et ainsi de prévenir la production de Aβ, molécule toxique lorsqu’elle s’accumule en trop grande quantité dans le cerveau. Bloquer PDK1 rétablit l’effet protecteur de TACE et limite les troubles cognitifs.
Malheureusement, les inhibiteurs pharmacologiques de PDK1 actuellement disponibles sont toxiques. Ce qui exclut leur utilisation comme médicament chez l’homme.
Notre objectif est donc de comprendre comment PDK1 est dérégulée dans les neurones malades afin de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques contre la maladie d’Alzheimer. Cette étude devrait permettre d’identifier de nouveaux acteurs et d’offrir de nouvelles stratégies thérapeutiques centrées sur PDK1 pour lutter contre la maladie d’Alzheimer.
« J’adresse aux donateurs de Vaincre Alzheimer mes plus chaleureux remerciements pour le soutien donné à notre activité de recherche sur la maladie d’Alzheimer. »
Dr Benoît Schneider
Laboratoire :
Université Paris Descartes INSERM – Paris
Type de subvention :
Subvention Standard
Montant de la subvention :
100.000 €
Dates du projet :
1er janvier 2016 au 31 décembre 2017 (2 ans)
L’interview du Dr Schneider
Fondation Vaincre Alzheimer : Avez-vous un lien personnel avec la maladie d’Alzheimer ?
Dr Schneider : « J’ai de la chance car dans mon cercle familial aucun membre n’a été diagnostiqué pour la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, je me sens particulièrement préoccupé par cette maladie neuro-évolutive. En effet, le nombre d’individus ne cesse de croître dans les familles de mes amis les plus proches ou collaborateurs directs. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Pourquoi avez-vous choisi d’axer vos recherches sur cette maladie neuro-évolutive ?
Dr Schneider : « Comprendre le fonctionnement intime des neurones et les bases moléculaires de leur dysfonctionnement dans plusieurs situations pathologiques a toujours été au cœur de nos problématiques de recherche. Nos travaux sur les maladies neuro-évolutives étaient initialement centrés sur les maladies à prions (e.g. maladie de Creutzfeldt-Jakob).
Or, il semblerait qu’un ensemble d’événements de neurodégénérescence est commun à ces maladies. Nous avons donc démontré que la mort neuronale dans les maladies à prions et la maladie d’Alzheimer est régie par des mécanismes communs. Par ailleurs, nous avons identifié une cible thérapeutique potentielle pour ces deux pathologies (Nature Medicine, 2013). Désormais, nos travaux de recherche actuels s’orientent de plus en plus sur la compréhension de la physiopathologie associée à la maladie d’Alzheimer.
Face au vieillissement de la population et aux difficultés sociales et sociétales croissantes pour la prise en charge des personnes malades, il apparaît urgent de pouvoir diagnostiquer cette pathologie à des stades précoces et de proposer des solutions thérapeutiques efficaces pour enrayer ou stabiliser cette pathologie. »
Fondation Vaincre Alzheimer : En quoi votre projet est-il prometteur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer ?
Dr Schneider : « Dans les neurones infectés par les prions comme dans les « neurones Alzheimer », la suractivation d’une enzyme, la kinase PDK1 annule l’activité cytoprotectrice d’une autre enzyme, l’a-sécrétase TACE. Celle-ci ne peut alors plus s’opposer à la production des prions infectieux ou des peptides Ab.
On a démontré que l’’inhibition pharmacologique de PDK1 permet de :
-
- rétablir l’activité protectrice de TACE,
- de contrer les effets toxiques des prions pathogènes ou de Ab et
- de réduire les déficits comportementaux, cognitifs et de mémoire associés à chacune de ces pathologies.
Nos travaux assoient donc PDK1 comme cible thérapeutique potentielle pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. Toutefois, les inhibiteurs pharmacologiques de PDK1 actuellement disponibles sont toxiques per se. Ainsi, leur utilisation comme médicament chez l’homme est inenvisageable.
Nos projets ont donc pour objectif de cerner les mécanismes à l’origine de la suractivation de PDK1 et du déficit d’activité TACE a-sécrétase dans la maladie d’Alzheimer. Cette étude devrait permettre d’identifier de nouveaux acteurs et d’offrir de nouvelles stratégies thérapeutiques centrées sur PDK1 pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. »
Fondation Vaincre Alzheimer : Pourquoi une subvention privée, comme celle accordée par Vaincre Alzheimer, est importante ?
Dr Schneider : « La subvention reçue est primordiale car nous faisons face à une diminution drastique des financements provenant des organismes publics. En parallèle, les coûts inhérents à l’activité de recherche continuent d’augmenter. Ainsi, ces subventions nous aident à maintenir un niveau élevé de recherche et à rester dans la compétition internationale. En outre, la Fondation Vaincre Alzheimer nous permet de relayer au mieux nos travaux en recherche fondamentale auprès du public. »