Apparition de dépôts amyloïdes chez certains hôtes après une greffe cérébrale de tissu apparemment sain
Nouvelle découverte grâce à une subvention Vaincre Alzheimer ! En effet, l’équipe du Dr. Marc Dhenain (MIRCen, Fontenay-aux-Roses) a montré que des échantillons de cerveaux, en apparence sains, peuvent transmettre une des lésions de la maladie d’Alzheimer.
Comment ? Une des lésions cérébrales de la maladie d’Alzheimer est l’accumulation de dépôts amyloïdes, constitués de la protéine β-amyloïde. Chez l’homme, des études épidémiologiques suggèrent que des dépôts amyloïdes peuvent être transmis d’un patient à l’autre dans des circonstances exceptionnelles. C’est le cas à la suite d’un acte médical par injections d’hormone de croissances issues de cerveaux. C’est également le cas lors des procédures neurochirurgicales avec greffes de tissus d’origine cérébrale.
Mais quels sont les cerveaux capables d’induire une pathologie amyloïde chez un nouveau patient ? Jusqu’à maintenant, il était admis que les responsables étaient des cerveaux de patients présentant les lésions de la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, l’équipe du Dr. Marc Dhenain montre que des échantillons de cerveaux en apparence sains peuvent également induire la pathologie amyloïde. En effet, les chercheurs expliquent que l’élément transmissible est invisible avec des techniques d’analyses classiques.
Leurs travaux suggèrent ainsi que des « graines » de protéine β-amyloïde issues d’échantillons de cerveau humain peuvent persister sous des formes furtives dans les tissus cérébraux. Ils conserveraient donc leur capacité à induire des dépôts amyloïdes uniquement chez des hôtes réceptifs. Ces hôtes sont dits réceptifs car ils surexpriment eux-mêmes la protéine beta-amyloïde.
Ces travaux soulignent la nécessité de mesures préventives de haut niveau, notamment dans le contexte de la neurochirurgie. Il faudrait ainsi prévenir le risque de transmission des dépôts amyloïdes à la suite d’un acte médical à partir d’échantillons potentiellement contaminés par du tissu cérébral, même apparemment sain.
Etude des dépôts amyloïdes et de la maladie d’Alzheimer grâce au don du cerveau
Cette recherche innovante a été réalisée grâce à des échantillons de cerveaux issus de la biobanque nationale Neuro-CEB. Celle-ci s’occupe de recueillir le consentement des donateurs puis de prélever, après leur décès, les cerveaux de personnes malades et ceux de personnes saines. Ces échantillons de cerveaux sont ensuite mis à la disposition des chercheurs experts travaillant sur les maladies neurodégénératives.
En tant que membre fondateur, la Fondation Vaincre Alzheimer finance la biobanque et sensibilise le public au don du cerveau pour la recherche médicale.
Référence de l’article: « Induction of amyloid-β deposits from serially transmitted, histologically silent, Aβ seeds issued from human brains » Anne-Sophie Hérard et al. Acta Neuropathologica Communications, 2020 Nov 30;8(1):205.
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