Le Dr Mathieu Ceccaldi prend position en faveur d’un diagnostic précoce
Le Dr Mathieu Ceccaldi, neurologue à l’hôpital de la Timone à Marseille et Président de la Fédération des Centres mémoires de Ressources et de Recherche (CMRR), explique l’importance du diagnostic précoce et donne des conseils aux proches
Intérêt du diagnostic précoce
« La maladie d’Alzheimer ça se soigne. Ça ne se guérit pas mais ça se soigne ! Faire un bilan médical permet d’identifier les problématiques qu’il va falloir suivre et d’essayer d’y pallier. Ne rien faire, sous prétexte qu’il n’existe pas de traitement curatif, est dangereux : le risque est de ne pas mettre en place les dispositifs et les aides qui permettent de remédier à des problèmes qui vont survenir.
Bien entendu, il n’est pas encore possible de guérir la maladie, mais des moyens existent pour prévenir son aggravation. On arrive bien, de nos jours, à la ralentir et à faire en sorte que la personne, si elle le souhaite, continue de vivre le plus longtemps possible chez elle. Notre rôle de médecin est de conduire le patient à s’adapter le mieux possible à cette maladie.
Le plus important est d’avoir des personnes conscientes de leurs déficits pour que l’on puisse les aider de manière efficace. »
Conseils pour l’entourage
« Quand on parle de maladie d’Alzheimer, on parle toujours de ce qui ne va pas. Il est vrai que la pose du diagnostic est une phase très désagréable où l’on passe par l’objectivation de ce qui ne va pas. Mais une fois le diagnostic posé, il faut parler de ce qui va et de ce qui va bien.
Positiver, accompagner, solliciter les ressources du malade, en utilisant, quand c’est utile, des médicaments qui vont les aider même s’ils ne vont pas les guérir, va avoir un effet significatif sur leur histoire de vie. Le conseil que je donnerais, c’est de ne pas écouter les gens qui prédisent le pire, de ne pas lire ce qui va donner une idée anticipatoire d’une dégradation future qui ne surviendra peut-être pas.
Certaines formes de la maladie ont des évolutions qui ne sont pas si péjoratives. Il faut donc se concentrer sur des informations qui vont permettre de s’apaiser, d’avoir des actions constructives et d’aider de manière positive la personne malade. »
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