Un métabolisme cellulaire altéré dans la maladie d’Alzheimer
Et si réguler notre métabolisme cellulaire pouvait aider à ralentir la maladie d’Alzheimer ? La maladie d’Alzheimer se caractérise par deux lésions cérébrales majeures : l’accumulation de dépôts amyloïdes et la formation de dégénérescences neurofibrillaires.
Cependant, d’autres anomalies sont également observées, notamment des dysfonctionnements du métabolisme cellulaire. Le métabolisme cellulaire est l’ensemble des réactions chimiques qui se déroulent dans la cellule permettant ainsi son bon fonctionnement. Un métabolisme altéré empêche les neurones d’utiliser correctement l’énergie. Ce phénomène contribue à leur dégradation et à leur mort.
Face à ce constat, les chercheurs explorent des traitements capables de rééquilibrer le métabolisme cérébral.
La restriction calorique : quels bénéfices et quelles limites ?
Une étude récente a examiné l’effet de la restriction calorique, un phénomène connu pour ses bienfaits sur la longévité et la santé métabolique. En effet, des études précliniques ont montré que réduire l’apport calorique pourrait prolonger la durée de vie et améliorer un certain type de mémoire. Ce régime strict pourrait aussi limiter l’accumulation des dépôts amyloïdes et des dégénérescences neurofibrillaires.1
Cependant, appliquer une restriction calorique prolongée chez l’homme reste difficile. Ce type de régime peut entraîner une perte musculaire et d’autres effets secondaires indésirables.
Le microbiote intestinal : un levier pour agir sur le métabolisme cellulaire des malades
Pour contourner ces contraintes, les chercheurs ont cherché une molécule capable de mimer les effets de la restriction calorique sans imposer de régime strict. Ils ont analysé plus de 200 molécules présentes dans le sang de modèles soumis à une restriction calorique.
Cette analyse a permis d’identifier l’acide lithocholique (LCA). Ce composé, produit par les bactéries intestinales, provient de notre microbiote.2
Comment le LCA agit-il sur le cerveau ?
Le LCA est un acide biliaire fabriqué à partir de la bile. Son rôle principal est d’aider à digérer les graisses. Toutefois, il peut aussi passer dans le sang et influencer le métabolisme cellulaire du cerveau.
Les chercheurs ont testé cette molécule sur des modèles expérimentaux âgés. Ils ont constaté une amélioration de leur énergie et de leur état physique. En poursuivant leurs recherches, ils ont montré que le LCA pouvait réguler le métabolisme énergétique. Son action pourrait ainsi contribuer à restaurer l’équilibre des cellules cérébrales dysfonctionnelles.3
Un espoir pour ralentir le vieillissement cérébral
Ces travaux confirment que le métabolisme cellulaire joue un rôle clé dans les maladies neurocognitives comme Alzheimer. Ils ouvrent aussi la voie à une nouvelle approche thérapeutique.
Avant d’envisager des applications cliniques, ces résultats doivent être confirmés par des études sur l’homme. Si ces recherches aboutissent, le LCA pourrait devenir une solution prometteuse pour ralentir le vieillissement cérébral et la progression de la maladie d’Alzheimer.
Sources :
1 Veerendra Kumar Madala Halagappa et al. Intermittent fasting and caloric restriction ameliorate age-related behavioral deficits in the triple-transgenic mouse model of Alzheimer’s disease. Neurobiol Dis. 2007 Apr;26(1):212-20. doi: 10.1016/j.nbd.2006.12.019. Epub 2007 Jan 13.
2 Qu Q et al. Lithocholic acid phenocopies anti-ageing effects of calorie restriction. Nature. 2024 Dec 18; Epub 2024 Dec 18
3 Qu Q et al. Lithocholic acid binds TULP3 to activate sirtuins and AMPK to slow down ageing. Nature. 2024 Dec 18; Epub 2024 Dec 18
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