Développé par le laboratoire Lilly, le donanemab montre des résultats encourageants en phase 3 sur la réduction du déclin cognitif chez certains patients.
Nouvel espoir pour les malades d’Alzheimer. Le 3 mai 2023, le laboratoire Lilly a publié les premiers résultats très encourageants de son essai clinique de phase 3 : TRAILBLAZER-ALZ 2. Le Donanemab vise à éliminer les plaques toxiques Amyloïde Béta dans le cerveau des malades d’Alzheimer. Il permettrait par ailleurs un ralentissement significatif du déclin cognitif.
Plus de 1700 patients âgés de 60 à 85 ans ont participé à cette étude. Certains présentaient des troubles cognitifs légers, d’autres étaient atteints d’une maladie d’Alzheimer au stade léger. L’étude a été réalisée en double aveugle, un groupe contrôle a donc reçu un placebo. L’étude a ainsi permis de suivre l’état cognitif des participants, mais pas seulement ! Leur capacité à effectuer des activités de la vie quotidienne a également été observée.
Ainsi, sur 1736 participants, on observe un ralentissement du déclin cognitif de 22 % chez les patients ayant reçus le donanemab après 18 mois de traitement. Le donanemab a par ailleurs permis de réduire de 28 % les déficits évalués sur la capacité à effectuer les tâches quotidiennes.
Les niveaux de protéine Tau présents dans le cerveau auraient un impact sur les résultats
Le laboratoire s’est aussi intéressé à l’impact de Tau dans la réponse au traitement. En effet, Tau est l’autre marqueur responsable de la maladie d’Alzheimer. Les patients ayant un niveau élevé de Tau seraient susceptibles d’avoir une progression plus rapide de la maladie par rapport aux patients ayant un niveau moyen de cette protéine. De plus, ces patients pourraient répondre moins bien au traitement.
Ainsi, lorsqu’on s’intéresse uniquement au groupe de patients avec des niveaux de Tau moyen, les résultats sont encore plus prometteurs. Un ralentissement du déclin cognitif de 35 % a été observé. En outre, on observe également un ralentissement des déficits liés à la réalisation des activités de la vie quotidienne de 40 %.
De plus, 47% des participants ayant reçu le donanemab n’ont pas présenté de déficits sur une mesure spécifique de la sévérité de la maladie au cours d’une année. Dans le groupe placébo, ils n’étaient que 29 %. La différence est suffisamment significative pour confirmer la robustesse des résultats.
Des effets secondaires sous surveillance
Le laboratoire Lilly rapporte que 24 % des participants ont développé des œdèmes cérébraux et 31.4 % ont présenté des microhémorragies cérébrales (ARIA). On constate également des réactions liées à la voie d’administration du donanemab par perfusion chez 8,7 % des patients traités.
« On observe souvent ce genre d’effets secondaires sur des traitements dont l’action est de nettoyer les plaques amyloïdes du cerveau. Dans la majorité des cas, ces complications sont asymptomatiques et peuvent être sans conséquences si elles sont traitées à temps. Ici, 1,6 % des participants ont toutefois déclaré des ARIA sévères. » explique le Dr Marion Levy.
Ces résultats sont très encourageants mais préliminaires, plus de détails seront révélés en juillet, lors du congrès scientifique AAIC à Amsterdam.
Par ailleurs, ces traitements étant destinés aux malades d’Alzheimer au stade léger ou des personnes ayant des troubles cognitifs légers (MCI), il est nécessaire de continuer de soutenir la recherche pour trouver des traitements multicibles, adaptés aux différents stades de la maladie.
Bon à savoir :
En janvier, Lilly avait fait une demande d’approbation accélérée auprès de l’agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Cette dernière avait été refusée car elle souhaitait davantage de données. Au regard de ces nouveaux résultats, une nouvelle demande à la FDA sera soumise au cours du mois de juin. |
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