Quels sont les troubles psychiatriques qui peuvent survenir pendant la maladie d’Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer peut toucher tous les aspects du comportement. Certains troubles psycho-comportementaux peuvent apparaître au cours de la maladie, on peut, en effet, lister :
- la dépression,
- l’anxiété,
- les délires,
- l’irritabilité,
- la désinhibition.
Ces troubles psychiatriques peuvent apparaître avec le développement de la maladie d’Alzheimer. Dans ce cas, le malade n’a pas eu d’antécédent psychiatrique jusqu’alors. Ces troubles sont des manifestations à part entière de la maladie d’Alzheimer et viennent avec l’évolution de la maladie.
“Il est donc important pour les aidants de garder en mémoire que ces manifestations sont liées à la maladie. Cela permet de changer de regard sur les symptômes, d’adapter son comportement et de mieux réagir lors de ces manifestations.” explique le Dr Emmanuel Cognat, neurologue au centre de neurologie cognitive à Lariboisière.
Comment évaluer et prendre en charge ces troubles ?
L’évaluation de ces troubles n’est pas facile car ils s’intriquent avec les troubles cognitifs. Par ailleurs, l’évaluation de ces troubles se manifestent volontiers dans des situations particulières. En effet, leur manifestation est assez souvent liée au dépassement de ce qu’on appelle la réserve cognitive.
La réserve cognitive est la “soupape” intellectuelle qui permet de faire face à des situations inhabituelles. C’est notamment cette réserve cognitive qui nous permet de continuer à fonctionner intellectuellement quand on a la grippe par exemple. Cette réserve diminue au fur et à mesure que la maladie d’Alzheimer évolue sans que l’on ne s’en rende compte. Et lorsqu’une situation inhabituelle nécessitant cette réserve se présente, l’agressivité ou l’anxiété peuvent apparaître.
Comprendre ce phénomène permet d’adapter ses réactions et son comportement face au malade. On comprend ainsi que si le malade est agressif c’est peut-être qu’il est dans une posture inconfortable pour lui. Chercher à l’apaiser permettra alors de diminuer l’agressivité beaucoup plus efficacement qu’une opposition ou une agressivité en retour.
Face à ces troubles, rester le plus calme possible est essentiel. Lorsque la situation n’est plus gérable, les professionnels peuvent avoir recours à des traitements pharmacologiques. Ce sont des traitements psychotropes qui sont « détournés » de leur usage habituel en psychiatrie (c’est-à-dire en l’absence d’étude scientifique spécifique à cette population de patients). Ils sont en effet utilisés à très petite dose afin d’apaiser le malade, mais sont malgré cela souvent responsables d’effets indésirables. Leur utilisation est donc toujours réfléchie et prudente.
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