Alzheimer et dépression : pourquoi ces deux pathologies sont-elles confondues ?
Souvent confondues lors de la pose du diagnostic, la dépression et la maladie d’Alzheimer partagent des symptômes similaires. L’apathie en est un exemple.
De plus, elles présentent des anomalies biologiques similaires, notamment au niveau de la neuroinflammation. Par ailleurs, on retrouve des similarités au niveau des taux de neurotrophines dans le cerveau. Ce sont des protéines qui ont un effet neuroprotecteur. Des différences de volume de certaines régions du cerveau et une réduction des connectivités entre les régions sont également observées dans ces deux maladies
Dépression et Alzheimer : les différences
Bien qu’Alzheimer et la dépression partagent des caractéristiques similaires, on peut y observer des différences. Tout d’abord, un épisode dépressif majeur peut se déclarer à n’importe quel moment de la vie. La maladie d’Alzheimer quant à elle, se déclare généralement vers la deuxième partie de vie, autour de 65 ans en moyenne.
Par ailleurs, les hypothèses de l’origine de la dépression s’orientent vers une hyperactivation de l’axe du stress. On l’attribue parfois aussi à une dérégulation de la production et du niveau de neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine et noradrénaline).
La maladie d’Alzheimer quant à elle, a deux principaux marqueurs: ce sont l’accumulation cérébrale des protéines toxiques Abeta et tau.
Zoom sur la dépression
Selon la classification internationale des maladies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la dépression se caractérise par un abaissement de l’humeur. Lors d’un épisode dépressif, on constate en effet une réduction de l’énergie et/ou une diminution de l’intérêt ou du plaisir pour des activités agréables.
Plusieurs autres symptômes caractérisent la dépression :
– Une diminution de l’estime de soi et de la confiance en soi
– De la culpabilité
– Des difficultés à se concentrer
– Une modification de l’activité psychomotrice
– Des perturbations du sommeil
– Une modification de l’appétit
– Des pensées suicidaires
Pour être qualifiés de dépression, ces épisodes doivent durer au moins 2 semaines en continu. C’est la durée minimale d’un épisode. Il y a 3 degrés de sévérité d’un épisode dépressif : léger, moyen et sévère. Le degré dépend en effet de la sévérité des symptômes et de leur nombre.
La dépression chez les personnes âgées
Dans le cas de la personne âgée, le diagnostic peut s’avérer plus difficile. En effet, le diagnostic se fait principalement à l’aide de questionnaires. Il n’y a donc pas la possibilité de chercher d’autres marqueurs (sanguins par exemple). Par ailleurs, il faut savoir distinguer les symptômes qui sont dus à la vieillesse de ceux qui sont dus à une dépression. Certaines études préconisent donc de regarder l’intensité des symptômes plutôt que le nombre.
Sources :
–https://icd.who.int/browse10/2008/fr#/F33
– Dépression de la personne âgée ou maladie d’Alzheimer prodromique : quels outils pour le diagnostic différentiel ?
A.-I. Gasser, V. Salamin, S. Zumbach
L’Encéphale (2018)
– Anxiety and depression in Alzheimer’s disease: a systematic review
of pathogenetic mechanisms and relation to cognitive decline
Rossana Botto, Nicoletta Callai, Aurora Cermelli, Lorenzo Causarano, Innocenzo Rainero
Neurological Sciences (2022)
– Association of Late Life Depression, (Non-) Modifiable Risk and Protective Factors with Dementia and Alzheimer’s Disease: Literature Review on Current Evidences, Preventive Interventions and Possible Future Trends in Prevention and Treatment of Dementia
Chih-Yun Kuo, Ivo Stachiv, Tomas Nikolai
Int. J. Environ. Res. Public Health (2020)
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