Une étude clinique ambitieuse qui pourrait aboutir à une méthode de diagnostic précoce d’Alzheimer
En France, un demi-million de personnes Alzheimer ne bénéficient pas d’une prise en charge adaptée. Les conséquences sont dramatiques pour les malades et les familles. Le diagnostic précoce d’Alzheimer permettre d’adapter la prise en charge des personnes malades et ainsi améliorer leur qualité de vie. C’est tout l’enjeu du projet du Prof. Payoux, (CHU de Toulouse, Université Paul Sabatier, Inserm), financé par la Fondation Vaincre Alzheimer.
L’ambition de cette étude est de réussir à détecter la maladie d’Alzheimer avant les premiers signes, dans sa phase silencieuse. En effet, on sait aujourd’hui qu’Alzheimer se développe 15 à 20 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Un diagnostic durant cette phase silencieuse permettrait de prolonger les capacités cognitives des malades plus longtemps.
Un projet d’envergure associant trois méthodes innovantes
Pour mener à bien cette étude, le Prof. Payoux et son équipe vont s’appuyer sur l’association innovante de 3 méthodes. La tomographie par émission de positons (TEP), l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’oculométrie. La TEP va permettre de détecter l’accumulation des protéines malades dans le cerveau. L’IRM, quant à elle, va permettre d’avoir des images du tronc cérébral. Il s’agit d’une région située à la base du cerveau et touchée précocement dans la maladie d’Alzheimer. L’oculométrie permettra d’analyser les mouvements de l’œil et la dilatation de la pupille pour refléter le dysfonctionnement du tronc cérébral. Il s’agit d’une combinaison inédite qui va permettre d’obtenir un spectre plus large du fonctionnement du cerveau. À terme, il sera donc possible de croiser les différentes données pour mieux comprendre la phase silencieuse de la maladie d’Alzheimer. L’intérêt de ce projet sera donc de pouvoir proposer une prise en charge adaptée au plus tôt dans la maladie.
Locus Coeruleus : Quésaco ?
Dans le cadre de ce projet, le Professeur Payoux va s’intéresser plus particulièrement à une région cérébrale appelée le Locus Coeruleus. Il s’agit d’une région située à la base du tronc cérébral. Elle est particulièrement intéressante, car connectée avec plusieurs autres régions cérébrales responsables de la mémoire et de l’inhibition. On sait également que le Locus Coeruleus est à l’origine de certains dysfonctionnements lorsqu’il est en mauvais état. Par ailleurs, il serait touché dans la maladie d’Alzheimer de façon précoce.
Un projet réalisé grâce à 100 patients
La force de ce projet réside dans le fait qu’il ne s’adresse pas à des malades d’Alzheimer. Cette étude va en réalité cibler des sujets ne présentant pas encore de symptômes. Pour cela, l’étude s’appuie sur la cohorte Inspire, gérée par le Gérontopôle de Toulouse. Il s’agit d’une cohorte de 100 personnes. La moitié des sujets présente des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer tandis que l’autre n’en présente pas. Ils seront suivis pendant 10 ans afin de permettre de constater une réelle évolution sur le long terme. L’intérêt sera donc de pouvoir proposer une prise en charge adaptée au plus tôt et bénéficier ainsi d’une efficacité maximale pour les personnes qui développeront la maladie d’Alzheimer.
Projet réalisé avec le soutien du Fonds Erié, géré par la Fondation Roi Baudouin
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