#JeunesChercheursContreAlzheimer : un projet pour comprendre le facteur de risque génétique BIN1
Grâce à une subvention pilote Vaincre Alzheimer, le Dr Pierre Dourlen, chercheur à l’Institut Pasteur de Lille, a pu travailler sur le facteur de risque génétique BIN1. Les résultats du projet ont ainsi permis de comprendre le rôle du facteur de risque génétique BIN1. Ils ont également aidé à comprendre les mécanismes moléculaires de la maladie d’Alzheimer.
Le gène BIN1 est un facteur de risque génétique fortement associé à la maladie. Ce gène permet la synthèse de dizaine de versions de la protéine BIN1. Les résultats du projet montrent que ces différentes versions de la protéine n’ont pas les mêmes rôles dans les neurones. En effet, une de ces versions serait toxique pour les neurones.
Des études complémentaires permettent de montrer que la dégénérescence neuronale associée à cette version de BIN1 implique une altération d’une voie à l’intérieur des neurones, qu’on appelle la voie endosome lysosome. Ce qui est intéressant, c’est que cette altération est retrouvée de manière très précoce dans les cerveaux de patients atteints de la maladie. Donc ces résultats suggèrent que cette version protéique de BIN1 contribuerait à l’initiation des mécanismes pathologiques de la maladie.
Ces résultats contribuent donc aux avancées de la recherche sur la maladie d’Alzheimer puisqu’ils permettent de comprendre le rôle du facteur de risque génétique BIN1. Ils aident également à comprendre les mécanismes moléculaires de la maladie.
Par ailleurs, ces résultats permettent aussi d’évaluer le facteur de risque génétique BIN1 comme une potentielle cible thérapeutique.
Pourquoi s’intéresser au facteur de risque génétique BIN1 ?
Le Dr Pierre Dourlen a orienté son projet de recherche sur le facteur de risque génétique BIN1. Il s’agit du deuxième facteur de risque génétique le plus important après le gène ApoE.
La maladie d’Alzheimer a, en effet, pour origine des facteurs de risque génétiques et des facteurs de risque environnementaux.
Les facteurs de risque génétiques correspondent aux gènes transmis de génération en génération via l’ADN. Même dans les formes non familiales (plus de 99% des cas de maladie d’Alzheimer) les facteurs de risque génétiques contribuent de manière majoritaire au risque de développer la maladie.
Depuis environ 10 ans, grâce à l’essor de technologies de séquençage et de génotypages, plus de 40 facteurs de risques ont pu être identifiés. Cela constitue une grande avancée. Néanmoins, il faut maintenant comprendre comment ces facteurs de risque génétiques tel que le gène BIN1 contribuent au mécanisme pathologique de la maladie. Cela va permettre de mieux comprendre la maladie et ainsi d’identifier des cibles thérapeutiques et développer des traitements pour enfin vaincre la maladie d’Alzheimer.
De nouveaux facteurs de risque génétiques identifiés ?
Grâce à la subvention pilote Vaincre Alzheimer, le Dr Dourlen a également pu cribler les facteurs de risque génétiques de la maladie d’Alzheimer par rapport à la protéine Tau. Cette protéine compose l’une des principales lésions observée dans le cerveau des personnes malades : la dégénérescence neurofibrillaire.
Le projet a ainsi permis d’identifier quatre nouveaux gènes modulant la toxicité de la protéine Tau. Or, plusieurs de ces gènes sont impliqués dans la voie d’adhésion cellulaire, ce qui suggère que cette voie pourrait être importante pour la maladie.
Suite à ces découvertes, le Dr Dourlen a proposé de faire évoluer l’hypothèse de la cascade amyloïde, hypothèse privilégiée pour la maladie d’Alzheimer.
L’objectif est désormais d’approfondir les connaissances sur l’application de ces facteurs de risque génétiques dans les mécanismes pathologiques et de déterminer de quelle manière agir sur ces facteurs pour enrayer la maladie.
Vaincre Alzheimer et ses subventions pilotes pour soutenir les premières recherches des jeunes scientifiques
Les subventions pilotes Vaincre Alzheimer s’élèvent à 40 000 € sur deux ans et ont été pensées comme des tremplins pour la carrière des jeunes chercheurs français. Elles sont, en effet, destinées à financer les premières recherches de jeunes chercheurs postdoctorants inventifs, jusqu’à 10 ans après leur doctorat. Le but est ainsi de contribuer au développement d’idées innovantes en France.
“ C’est positif pour le CV bien entendu. Cela permet de montrer qu’on est capable de monter un projet, de le financer et de le mener à bien. Mais c’est surtout un avantage incontestable pour postuler sur les postes statutaires.” explique le Dr Pierre Dourlen.
“Je tiens à remercier tous les donateurs de Vaincre Alzheimer car, sans eux, les avancées de la recherche ne seraient pas possibles. Un grand merci à tous ! ”
Dr. Pierre Dourlen, PhD.
Leave a Reply