Ma mère a été diagnostiquée Alzheimer et depuis qu’elle prend ses traitements contre la maladie, j’ai l’impression qu’elle a perdu goût à la vie. Est-ce possible que les médicaments soient le facteur déclencheur ?
Dr Maï Panchal : « Les troubles psycho-comportementaux (apathie, dépression, anxiété…) sont des troubles qui peuvent se manifester au stade débutant de la maladie d’Alzheimer. Leur fréquence augmente avec la sévérité de la maladie d’Alzheimer. Ils ne sont pas liés au médicament qu’elle prend, mais bien à l’évolution de la maladie.
Il y a des traitements médicamenteux qui existent pour traiter ces troubles (antidepresseur, anxiolytique, etc…) mais il faut faire attention au dosage car trop de neuroleptiques aggravent les troubles de la mémoire. Le corps médical s’accorde en effet à dire qu’il faut absolument réduire la prescription de psychotropes pour les malades d’Alzheimer et privilégier les traitements non médicamenteux. Les thérapies les plus répandues sont la stimulation cognitive, l’activité physique, la thérapie par réminiscence (évocation de souvenirs anciens), la musicothérapie et la psychothérapie. On sait maintenant qu’il existe un concept particulièrement adapté pour traiter ces troubles du comportement : la prise en charge individuelle personnalisée.
Cette thérapie résulte de l’analyse des troubles du comportement du patient, de sa personnalité, ses goûts et ses affinités, et de ses capacités restantes. Il a été démontré que la prise en charge personnalisée menée par des professionnels permet d’atténuer le fardeau de l’aidant et de ralentir la perte d’autonomie du malade.
Il faut donc essayer d’identifier ce qui fait plaisir à votre mère, ses centres d’intérêts et connaître ses goûts. L’important est que sa prise en charge soit globale: un traitement médicamenteux pour ses troubles de la mémoire et une prise en charge individualisée pour ses troubles du comportement. »
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